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IN THE FADE


In the Fade

© PATHÉ DISTRIBUTION

Ce long-métrage, structuré à la manière d'un livre, selon trois chapitres, s'ouvre in medias res. Les images, filmées en amateur, révèlent une rangée d'honneur applaudissant gaillardement un homme au sein d'un centre pénitentiaire. L'on décèle que l'homme célèbre une réjouissance et l'on est ainsi assez peu surpris, si singulière soit-elle, de découvrir qu'il s'agit de la célébration de son mariage.


© PATHÉ DISTRIBUTION


Après une ellipse, l'on côtoie une famille heureuse, évoluant dans une atmosphère sereine, en Allemagne, entre une mère, originaire de ce pays, aux yeux bleus et à la chevelure blonde, Katja Şekerci, son époux kurde, Nuri et leur fils de six ans, Rocco.


© PATHÉ DISTRIBUTION


Alors que Katja laisse Rocco à Nuri, au bureau de ce dernier, durant le temps d'une après-midi, une explosion a lieu, laissant l'emplacement dévasté. Elle le découvre, en revenant les chercher, le soir même. Survient alors l'étape de l'irréalisable. La scène où on lui annonce la mort assurée d'un homme et d'un enfant - et où elle comprend qu'il s'agit de sa famille - est particulièrement effroyable : elle se roule à terre dans un silence traduisant une douleur telle, qu'elle la sépare du monde extérieur.


© PATHÉ DISTRIBUTION


Le temps de la réalisation de l'événement et de la désolation à peine ébauché, Katja fait face au racisme quant à son époux, d'une part, par les réflexions acerbes d'une partie de sa famille et, d'autre part, par les soupçons du corps de police. Néanmoins, très vite, les présumés coupables sont arrêtés et l'on conjecture qu'il s'agit d'un attentat néo-nazi.


S'engage alors le temps du procès, particulièrement insoutenable, où la motivation de Katja réside exclusivement dans le fait de voir le jeune couple suspecté, condamné le plus lourdement possible. Cependant, rien ne se passe comme elle l'espère, ce qui la conduira ensuite à vouloir dispenser sa propre justice.


© 2016 WARNER BROS. ENT. ALLE RECHTE VORBEHALTEN. / GORDON TIMPEN, SMPSP


Récompensé par le Golden Globe du meilleur film étranger 2018, ce long-métrage protéiforme - successivement par la narration des souvenirs de la famille par des images filmées en amateur, le scrutement d'un état traumatique, l'assistance à un procès, le suspense digne d'une enquête policière -, repose tout entier sur Diane Kruger, véritablement devenue le personnage qu'elle incarne, et à ce titre, méritant amplement le Prix d'interprétation féminine obtenu lors du Festival de Cannes 2017. Si les questionnements autour de l'altérité, du deuil, de la justice, du fanatisme sont évoqués, sans toutefois être considérés à part égale, il convient tout de même de signaler que le réalisateur livre un point de vue déroutant à leur encontre, au moins éthiquement, et en ce sens, intéressant.


Illustration du célèbre vers d'Alphonse de Lamartine - « Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé ! » -, ce long-métrage, à la fois psychologique et politique, singulier et universel, dramatique mais sans affectation aucune, livre le parcours d'une femme dont la vie s'effondre en quelques secondes et qui, désormais esseulée, s'efforce de s'y retenir au nom des siens. ★★★☆☆

In the Fade – réalisé par Fatih Akin – 1h46min – Version originale en allemand (avec quelques mots en anglais) - sortie officielle le 17 janvier 2017.

Bande-annonce officielle :

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