top of page

THE SQUARE


The Square

© BAC FILMS


La nuit festive de Christian - lequel est brillamment interprété par Claes Bang - est révélée par la bande sonore, avant que l'on ne le découvre finissant sa nuit sur un canapé, au milieu d'un salon coquet. Il est soudainement réveillé par une jeune femme lui rappelant qu'une entrevue avec une journaliste se profile. L'on y apprend qu'il est conservateur d'un musée d'art moderne et contemporain.


© BAC FILMS


Façonnant sa prochaine exposition autour de l'œuvre - nommée « The Square » - d'une artiste et sociologue argentine, Lola Arias, Christian s'accommode fort bien du message qu'elle émet : « The Square est un sanctuaire où règnent confiance et altruisme. En son sein, nous sommes tous égaux en droits et en devoirs. » Néanmoins, le jour où il s'imagine avoir porté assistance à une jeune femme coursée par un homme, en pleine rue, il s'aperçoit un peu plus tardivement qu'il a été dupé et qu'on lui a dérobé une partie de ses effets personnels, dont son téléphone portable et son portefeuille. Dans le même temps, l'équipe de communication du musée provoque de vives réactions, par le biais de la nouvelle réclame pour « The Square ».


© BAC FILMS


Palme d'or au Festival de Cannes 2017, ce long-métrage se révèle biface : sa causticité inusitée dissimule une réflexion sociologique - notamment sur l'intelligentsia - et artistique, sinon éthique. Autrement dit, si Christian, parangon de la bourgeoisie, prône des valeurs de philanthropie, notamment par le biais de l'art, il se montre incapable de les mettre en œuvre - c'est le cas de le dire ! - au quotidien. En effet, ses actes pouvant être jugés altruistes existent, en réalité, pour apaiser sa conscience et contenter son orgueil - témoin la scène où il donne plusieurs billets à une personne à la rue tellement il se réjouit d'avoir récupéré ses effets personnels.


© BAC FILMS


De la même manière, la nouvelle réclame pour « The Square » interroge sa capacité à assumer ses convictions - en l'occurence, ici, la liberté d'expression. L'art et la pensée deviennent dichotomiques, l'art étant désormais dépossédé de ses lettres de noblesse, en tout point réglementé, à des fins exclusivement commerciales.

En somme, un portrait en creux de la société actuelle, où la satire se marie au burlesque, enfantant une gêne clairsemée mais intense, comme ultime recours pour nous faire réagir face à une inhumanité croissante que nous entretenons. S'il faut bien reconnaître quelques fulgurances notables - telles que la scène du dîner de gala qui deviendra assurément anthologique -, et une réflexion quant à l'altérité, à l'art - spéciale dédicace à la Foire internationale d'art contemporain de Paris venant de s'achever - à la liberté d'expression, l'étirement de nombreux plans, souvent doublés d'hermétisme, la désagréable mais omniprésente bande sonore et l'impression d'inachèvement du long-métrage, lestent l'inclination générale. ★★★☆☆


The Square – réalisé par Ruben Östlund – 2h22min – Version originale en suédois, en danois et en anglais - sortie officielle le 18 octobre 2017.


Bande-annonce officielle :

PARTAGER Cette critique :
  • Facebook B&W
  • Twitter B&W
  • Instagram B&W
critiques récentes :
RECHERCHE PAR CATEGORIE
bottom of page