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120 BATTEMENTS PAR MINUTE


120 Battements par minute

© MEMENTO FILMS DISTRIBUTION

Le récit débute dans les années 1990, avec la présentation de l'association Act Up-Paris, encore embryonnaire, par un de ses membres à quelques nouveaux venus, avant le commencement d'une réunion hebdomadaire. Les plans attirent promptement l'attention du spectateur en raison de leur ductilité. Effectivement, celui-ci est contraint d'adopter le point de vue d'un nouveau venu, à l'image de Nathan, qui deviendra un des deux protagonistes de ce long-métrage. De même que lui, le spectateur se mêle aux autres membres et assiste à la réunion, saisi par l'exaltation régnante, entre tâtonnements et désaccords. Cette réunion est ponctuée d'une analepse, plongeant ainsi ce dernier au cœur de l'action.


© LES FILMS DE PIERRE / FRANCE 3 CINÉMA


Peu à peu, cette première partie collective s'estompe, laissant Act Up-Paris se dissiper derrière la relation amoureuse naissante de Sean et de Nathan, tous deux membres de l'association, malheureusement impuissante à retenir la déliquescence hâtive provoquée par le Sida.


© MEMENTO FILMS DISTRIBUTION


Récompensé par le Grand prix du Jury du Festival de Cannes 2017, prix FIBRESCI de la Compétition Officielle de ce même Festival et Prix du Jury du Festival de Cabourg par ailleurs, ce long-métrage frappe par son refus séditieux de la déchéance. Si la maladie du Sida gangrène le corps, l'énergie du désespoir exsude, tantôt violente, tantôt aimante, tantôt vacillante mais toujours vivante.


Malgré une première partie cardinale mais très - sinon trop - didactique, ainsi que des plans qui gagneraient parfois à être retranchés - notamment dans la seconde partie -, les acteurs fulminent, sans cesse, aussi bien de justesse que de fougue, dans une tonalité osée - Sean dont l'interprétation par Nahuel Perez Biscayart est une révélation ; Nathan, brillamment interprété par Arnaud Valois ; Sophie, très convaincante, interprétée par Adèle Haenel. A l'exaltation de la lutte acharnée succède l'accablement de la maladie, moment particulièrement torturant, puissamment mortifère, malgré des scènes où Eros et Thanatos se rejoignent, constituant une brève respiration. La clameur de Sean, parangon du combat contre le Sida, pourrait presque être nervalienne : Mon seul cœur est mort, et ma lutte constellée porte le soleil noir de la maladie.


La fin onirique, illustrée par Smalltown Boy de Bronski Beat, rappel de plusieurs moments du long-métrage, incitant davantage à la poursuite du combat et rejoignant une devise actuelle d'Act Up - « Contre le Sida tu n'as pas le choix. Bats-toi ! », renoue avec la première partie mais peine toutefois à ébranler de nouveau le spectateur, complètement anéanti. Un heurt marquant en pleine poitrine. ★★★★☆


120 Battements par minute – réalisé par Robin Campillo – 2h20min – Version originale en français - sortie officielle le 23 août 2017.


Bande-annonce officielle :

 
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