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EGON SCHIELE


Egon Schiele

© BODEGA FILMS

Plongée soudaine du spectateur au cœur d'un cauchemar d'Egon Schiele - artiste peintre autrichien du début du XXe siècle des plus séditieux - lequel est en proie à l'égarement en raison de la grippe espagnole qui le happe. L'on suit ensuite, sans intervalle, sa sœur, Gerti, et la famille de celle-ci venant dans l'appartement où il s'éteint - dans le même temps que son épouse, Edith, enceinte de six mois - tandis que la Première Guerre mondiale est proche de s'achever.


La composition du long-métrage, recourant presque sans cesse à l'analepse - laquelle est un procédé assez commun -, n'en reste pas moins intéressante, notamment parce qu'elle permet à la vie d'Egon Schiele de prendre tout son sens dans le même temps qu'elle s'accomplit. En effet, le lien entre le présent - Egon Schiele sur son lit de mort veillé par sa sœur, Gerti - et le passé - la vie d'Egon Schiele condensée sous l'angle de l'influence féminine - confèrent à l'œuvre une dimension singulière. A cela s'ajoute la souplesse de certains plans - tels que cette promenade à bicyclette où Egon Schiele et Moa dévalent des ruelles en goûtant à la liberté - qui charment inévitablement le spectateur.


© ALAMODE FILM


A cette scénographie très maîtrisée est associée une esthétique aussi élégante que gracieuse, soignée tout du long, tant à l'égard des costumes que des décors. Certaines actrices autorisent une romance échappant à la mièvrerie, telles que Maresi Riegner incarnant Gerti, la sœur d'Egon Schiele, en la rendant attachante ou encore Valerie Pachter - incarnant Wally Neuzil, d'abord modèle de Gustav Klimt avant de devenir la muse et la compagne d'Egon Schiele -, laquelle exhale un véritable charme.


© ALAMODE FILM


Se heurte toutefois à ces réussites la dissemblance - au moins physique - des personnes dont il est question ici et de leurs interprètes, si ce n'est un manque d'exaltation propre à une figure aussi captivante que celle d'Egon Schiele. En effet, même lors de la reconstitution de son procès, où il s'insurge par une proclamation retentissante - « En tant qu'artiste, je défends la liberté de l'art. », l'écho se fait promptement silencieux.


Ainsi, le dernier souffle d'Egon Schiele, en mettant presque aussitôt fin à ce long-métrage, emporte avec lui sa dissidence, sinon sa révolte, apparemment insaisissable, et ne laisse qu'un tracé terne, malgré sa douceur. ★★★☆☆


Egon Schiele – réalisé par Dieter Berner – 1h50min – Version originale en allemand - sortie officielle le 16 août 2017.


Bande-annonce officielle :

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