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DJAM


Djam

© LES FILMS DU LOSANGE

Djam, jeune fille grecque, vivant sur l'Ile de Lesbos, est envoyée à Istanbul, en Turquie, afin de faire restaurer une pièce essentielle du bateau de celui qu'elle considère comme son oncle - mais qui est en réalité son beau-père -, Kakourgos, un ancien marin. Sa déambulation la conduira à rencontrer Avril, une jeune française, venue initialement en tant que bénévole auprès des réfugiés, à la frontière syrienne, avec son ami de cœur mais désormais égarée et esseulée. Commencera alors un véritable périple pour les deux jeunes filles.


© PRINCES PRODUCTION


Présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 2017, ce long-métrage apparaît tel un kaléidoscope du réalisateur. A la fois révolté - dénonciation, entre autres, de ce monde où les banques régissent le sort des hommes et de la situation des migrants - et euphorique, doté d'un ton aussi impétueux qu'irrévérencieux, est révélé avant tout une ode à la musique - tout particulièrement au rebetiko, emblème du folklore grec - et à la fraternité. Ici, ce n'est pas tant le récit qui est important - raison pour laquelle on admet la simplicité du scénario - que la manière de vivre chaque instant.

Les deux protagonistes féminins sont excellemment incarnés. Si Djam - interprétée par Daphné Patakia -, est véritablement envoûtante, de ses manières grossières à sa sensibilité dissimulée, en passant par une allégresse insolente, Avril - interprétée par Maryne Cahion -, est particulièrement touchante, s'égayant peu à peu, vers l'épanouissement de tout son être. Kakourgos - interprété par Simon Abkarian - est édifiant d'intégrité, de dignité et d'humanité, derrière son air revêche.


© PRINCES PRODUCTION


Ainsi, d'une atmosphère des plus saugrenues - parfois très proche de l'invraisemblance -, jaillit un surgissement de fulgurances émotionnelles révélant une maëstria - notamment lors du chant et de la danse de Djam pour dérider Avril, sur la bande sonore Istemem Babacim ou encore lorsque Djam proclame, en profanant la tombe de son grand-père : « Je pisse sur la tombe de ceux qui interdisent la musique et la liberté ».


En somme, Djam, odyssée homérienne aux hymnes orphiques, est une expérience cinématographique à ne pas rater, principalement pour sa vibrante déclaration d'amour à la vie. ★★★★☆


Djam – réalisé par Tony Gatlif – 1h37min – Version originale en turc, en grec, en français et en anglais - sortie officielle le 9 août 2017.


Bande-annonce officielle :

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