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MY COUSIN RACHEL


My Cousin Rachel

© SOPHIE DULAC DISTRIBUTION

"Rachel, mon tourment". Ces mots, achevant ce long-métrage, marque le mystère à jamais irrésolu que portent l'esprit et le cœur de Philip Ashley, un jeune noble anglais.


Protagoniste orphelin, élevé par son cousin Ambroise Ashley - admis comme figure paternelle -, sa vie vacille le jour où celui-ci, pour des raisons de santé, quitte son domaine pour s'en aller vivre en Italie où il rencontre une jeune femme, Rachel, dont il s'éprend éperdument. En effet, peu de temps après ses noces, Ambroise se voit de plus en plus souffrant et implore Philip d'accourir auprès de lui. Lorsque ce dernier arrive en Italie, son cousin n'est plus. Il se jure alors de le venger en châtiant Rachel. Toutefois, à l'arrivée inattendue de celle-ci en Angleterre, Philip est charmé - au sens étymologique du terme.


© TWENTIETH CENTURY FOX

Si ce long-métrage, relativement loyal au roman du même nom de Daphne du Maurier, parvient à brosser un portrait très réaliste aux images d'Epinal que l'on se fait de l'aristocratie du début du XIXe siècle - et corollairement à ravir le regard des esthètes -, l'on doit toutefois convenir d'une vive déception quant à l'éclat morne de l'intrigue elle-même. Effectivement, si cette dernière tient tout de même le spectateur en haleine - notamment du fait de la frénésie amoureuse de Philip, sinon de sa cécité, à l'égard de Rachel, que l'on souhaite impérieusement voir cesser -, l'identité de cette dernière, bien que confuse, n'est jamais véritablement sujet de fascination et participe, au contraire, de la mise en avant de la platitude du protagoniste, qui paraît néophyte dans presque tous les domaines, hormis peut-être celui de la chasse.


Les personnages secondaires, tels que Nick Kendall et sa fille Louise, pour ne citer qu'eux, n'ont qu'une maigre épaisseur, ne permettant pas d'identification, ou tout au moins d'altérité.


© TWENTIETH CENTURY FOX


Au reste, le dénouement paraît accidentel - dans tous les sens du terme -, et l'on a du mal à y croire, autant par rapport à la destinée de Rachel qu'à la destinée de Philip - ô combien, usuelle et seyant mal à ses préoccupations.


En somme, malgré un environnement distingué digne de Jane Austen, ainsi que de fugaces moments évoquant tantôt La Belle et La Bête de Jean Cocteau - notamment l'instant précédant la première entrevue de Philip avec Rachel et dont les nombreuses bougies ne sont pas sans évoquer une atmosphère particulièrement inquiétante -, tantôt The Young Lady de William Oldroyd - en ce sens que les psychés de Rachel et de Katherine semblent similaires -, l'ensemble laisse presque insensible, loin de rendre ses lettres de noblesses à l'œuvre littéraire. ★★★☆☆


My Cousin Rachel – réalisé par Roger Michell – 1h46min – Version originale en anglais - sortie officielle le 26 juillet 2017.


Bande-annonce officielle :

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