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RODIN

  • Eleanor Labbat
  • 24 mai 2017
  • 2 min de lecture

Rodin

© WILD BUNCH DISTRIBUTION

La première image s'ouvre sur Auguste Rodin, de dos, au milieu de son atelier, en pleine réflexion face à une de ses œuvres. Dès lors, le ton est donné : l'art de la sculpture apparaît - et restera - la nécessité de sa vie. Effectivement, le labeur semble être sa seule et unique préoccupation. Il demeure pourtant aux côtés de Rose, sa compagne, simple blanchisseuse, dont il a eu des enfants - même si ces derniers ne semblent pas véritablement lui importer - et pour laquelle il semble avoir un véritable attachement, presque davantage amical qu'amoureux. En effet, son cœur est peu à peu embrasé par une de ses élèves de l'atelier, Camille Claudel, relation naissant d'une complicité grandissante, laquelle devient véritablement passionnelle et qui donne lieu aux seuls éclats de joie de ce long-métrage - telle une scène en barque au château de l'Islette. Malheureusement, les âmes unies se divisent bientôt, sinon se déchirent réciproquement, en raison de l'inertie de l'un et de l'ambition et de la jalousie de l'autre.

Film en compétition au Festival de Cannes 2017, ce long-métrage se révèle d'une délicatesse sensible et serpente, avec délice pour les spectateurs affermis, autour d'éminents artistes constituant aujourd'hui notre panthéon culturel - des peintres aux écrivains, en passant par les polémistes. Malheureusement, il se déploie avec une lenteur importune et s'étire jusqu'aux confins de la morosité, malgré de nombreuses ellipses où le réalisateur n'hésite pas à retrancher, durant quelques secondes, toute image de l'écran. Malgré quelques très belles prises de vue cinématographiques, s'apparentant presque à des tableaux, un autre embarras prépondérant se trouve assurément quant à l'articulation des acteurs : les paroles de Vincent Lindon sont, pour la plupart, inaudibles, parfois même celles d'Izïa Higelin, malgré un très bon jeu d'acteurs, ce qui confère une dimension sibylline à la diégèse. La scène finale n'écope pourtant pas de ces embarras et atteste peut-être le mieux de la sève d'Auguste Rodin - lui pour qui les arbres ont participé de la révélation de l'art de la sculpture -, encore aujourd'hui, portée par des racines se démultipliant dans le temps, puisque précursives à son époque. Elle égaie ainsi, à rebours, cette narration terne dont le personnage éponyme hérite, malgré sa destinée inouïe, et qui lasse plus d'un spectateur. ★★☆☆☆

Rodin – réalisé par Jacques Doillon – 1h59min – Version originale en français - sortie officielle le 24 mai 2017.

Bande-annonce officielle :

 
 
 

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