14 ANS, PREMIER AMOUR
- Eleanor Labbat
- 12 mai 2017
- 2 min de lecture

14 ans, premier amour
© FRATEL FILMS
Au cœur de logements sociaux de Russie, vivent Alex, un jeune homme dont l'on ne connaît presque rien mais que l'on pressent en quête de lui-même et avide d'émotions, et sa mère, esseulée, essayant tant bien que mal d'assurer son rôle. L'on suit, presque aussitôt, la quête amoureuse d'Alex qui est initiée fortuitement, tandis qu'il est dans un parc, en compagnie de ses deux amis de classe, et qu'il aperçoit trois jeunes filles, dont une, prénommée Vika, qui le touche en plein cœur. Tout semble les contraindre à se tenir éloignés l'un de l'autre : la rivalité de leurs établissements respectifs, d'une part, et un groupe de jeunes hommes violents - issus du même établissement que Vika et ses deux amies - imposant leurs volontés, d'autre part. Cela est, toutefois, sans compter la force de l'attraction suscitée par Cupidon chez Alex, se révélant au fur et à mesure, partagée par Vika.
Récompensé, en 2015, par le grand prix du Festival du cinéma russe à Honfleur et le grand prix du Festival international du film sur les droits de l'homme "Stalker" à Moscou, outre le prix du jury attribué à Andreï Zaïtsev lors du Festival ouvert de cinéma russe Kinotavr à Sotchi, ce long-métrage retrace, avec force pudeur et délicatesse, les premiers émois amoureux, entre tourment et félicité en passant par un attendrissement contagieux. Si le sujet traité n'est nullement novateur, la perception du réalisateur est tout à fait singulière : la bande-annonce sonore, choisie par les acteurs eux-mêmes, d'une justesse et d'une authenticité remarquables, confère une cadence colorée à cet accroissement sentimental, éloignée des affres du monde adulte : désillusion, amertume, effarouchement, refus du temps qui passe. Les deux prouesses ultimes se réalisent dans le fait de brosser le portrait d'une Russie engluée dans des vicissitudes - l'alcoolisme, notamment - tout en parvenant à l'universaliser et de nous transmettre l'aspiration, toujours aussi vive, de la jeunesse à la beauté de l'amour. ★★★★☆
14 ans, premier amour – réalisé par Andreï Zaïtsev – 1h46min – Version originale en russe - sortie officielle le 10 mai 2017.
Bande-annonce officielle :
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