FÉLICITÉ
Félicité
© JOUR2FÊTE
Long-métrage au titre éponyme - dont atteste notamment la première image -celui-ci narre un temps de la vie d'une femme à l'esprit altier et indépendant -, interprétée, avec brio, par Véronique Beya Mputu -, chanteuse dans un bar de Kinshasa au sein du groupe Kasai Allstars. La vie de cette dernière se trouve altérée le jour où elle apprend que son fils a eu un accident et qu'il se trouve désormais à l'hôpital. S'il est ensuite question de son combat houleux pour le sauver, s'y agrègent également différents thèmes, faisant peu à peu partie intégrante d'une deuxième étape fort onirique. La musique, qu'elle soit charnelle - comme dans les premières minutes -, ou élévatrice - acmé saisissante lors de l'interprétation, par l'orchestre symphonique kimbanguiste, d'un extrait de My Heart's in the Highlands du compositeur estonien Arvo Pärt -, la colère sourde, la violence, le désespoir et la rédemption s'entrelacent. L'extrait d'Hymne à la nuit de Novalis - entre autres, poète allemand, constitutif du premier romantisme - ne cesse d'intensifier cet entrelacs, jusqu'à atteindre la grâce.
Récompensé successivement par l'Ours d'argent pour le grand prix du jury au Festival International du film de Berlin 2017 et par l'Etalon d'or au Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou 2017 (FESPACO), Alain Gomis signe un film des plus déroutants qui, tel Aimé Césaire dans Cahier d'un retour au pays natal, constitue une méditation d'un lyrisme flamboyant, sinon incandescent, quitte à héler exclusivement les poètes. ★★★☆☆
Félicité – réalisé par Alain Gomis – 2h03min – Version originale en lingala - sortie officielle le 29 mars 2017.
Bande-annonce officielle :